Le marché des voitures de collection subit de plein fouet les conséquences de la nouvelle politique commerciale des États-Unis en 2025. Washington a décidé d’alourdir considérablement les droits de douane sur les automobiles importées, ce qui soulève de vives inquiétudes parmi les passionnés d’automobiles classiques et les professionnels du secteur. Dans cet article, nous détaillons les tarifs douaniers actuels et ceux récemment annoncés, avant d’analyser leurs effets sur les flux d’import/export de voitures de collection. Nous examinerons enfin l’impact spécifique par zone géographique – Europe, Japon et Royaume-Uni – en termes de demande, de prix et de logistique, avec des données chiffrées, des tendances de marché et des exemples de modèles emblématiques à l’appui.
Tarifs actuels et nouveaux tarifs annoncés : pourcentages et calendrier
Les États-Unis imposaient déjà des droits de douane sur les véhicules importés, même avant les récents changements. Concrètement, une taxe de 2,5 % s’appliquait aux voitures particulières étrangères, qu’elles soient neuves ou anciennes, et 25 % aux utilitaires légers. Ces taux, relativement bas pour les voitures comparés à d’autres régions (l’Union européenne applique par exemple 10 % de droits sur les automobiles américaines), ont contributé pendant des années à l’essor des importations de véhicules vers les États-Unis. Chaque année, environ 7 millions de voitures étaient importées sur le sol américain – principalement des véhicules neufs, mais aussi une part de voitures de collection – témoignant de l’ampleur des échanges en jeu.
En mars 2025, un changement radical a été annoncé : un tarif supplémentaire de 25 % va frapper toutes les voitures et pièces auto importées aux États-Unis. Autrement dit, un véhicule produit à l’étranger est désormais taxé à 27,5 % au total (2,5 % de droit de douane de base + 25 % de surtaxe) lors de son entrée sur le territoire américain. Cette mesure a été officialisée fin mars et est entrée en vigueur dès le 3 avril 2025 pour les véhicules complets, tandis que les droits sur les pièces détachées s’appliqueront à partir de début mai 2025. Le gouvernement a indiqué que ces taxes additionnelles ont vocation à être permanentes, tant que l’industrie automobile nationale n’aura pas rapatrié suffisamment de production sur le sol américain.
Il est important de noter que dans un premier temps, aucune distinction n’a été faite selon l’âge ou le type de véhicule : les automobiles de collection étaient donc a priori soumises au même coup de massue fiscal que les voitures neuves. L’agence américaine des douanes (CBP) traite en effet de la même manière une Ferrari de 1965 et une berline moderne en matière de droits de douane. « Unless specific exemptions are made, it’s likely that the 25% tariff will automatically be added to the 2.5% duty for both new and classic cars ». En clair, sans aménagement particulier, une voiture de collection importée était censée passer de 2,5 % à 27,5 % de taxes à l’entrée. Par exemple, un coupé sportif européen des années 1960 acheté 100 000 $ aurait dû acquitter 27 500 $ de droits de douane au lieu de 2 500 $ jusqu’alors. De même, importer un utilitaire léger de collection (tel un pick-up vintage) aurait pu entraîner une taxation totale atteignant 50 % de sa valeur. Les acteurs du secteur craignaient qu’une telle charge « kill the [classic car] market », selon l’avertissement du spécialiste Martin Button.
Bonne nouvelle toutefois : face à la mobilisation des professionnels et collectionneurs, les autorités américaines ont introduit in extremis une carve-out spécifique pour les véhicules historiques. L’ordonnance finale publiée début avril exclut les voitures âgées de 25 ans ou plus de la nouvelle surtaxe de 25 % – elles restent donc soumises seulement au droit de douane standard de 2,5 %. Cette exemption, cohérente avec la fameuse règle d’importation américaine des « 25 years » (qui autorise l’homologation de voitures étrangères de plus de 25 ans sans mise aux normes), a apporté un soulagement bienvenu aux importateurs de véhicules de collection. « If you import a car that’s at least 25 years old, you should be exempt from the additional tariff », confirme un observateur, ce qui signifie que les youngtimers et oldtimers pourront « continue to pay the import duties that they used to » – du moins sur le papier. Néanmoins, cette clarification de dernière minute n’enlève pas tous les enjeux pour le marché de la voiture classique, notamment parce que les pièces détachées anciennes, elles, ne bénéficieront pas d’un tel traitement de faveur. Difficile en effet de distinguer à la douane une pièce neuve destinée à une voiture moderne d’une pièce neuve refabriquée pour une voiture ancienne : toutes seront frappées de 25 % supplémentaires, renchérissant les coûts d’entretien et de restauration des collectionneurs. Par ailleurs, le climat de guerre commerciale général, marqué par des tarifs douaniers punitifs plus larges (les États-Unis imposent par exemple 24 % de droits supplémentaires sur tous les produits en provenance du Japon depuis avril 2025), peut engendrer des mesures de rétorsion étrangères qui, elles, n’épargneraient pas le secteur des véhicules de collection. En somme, malgré l’exemption accordée in extremis aux automobiles de plus de 25 ans, l’incertitude et les risques restent élevés pour les passionnés adeptes d’échanges internationaux de voitures anciennes.

Effets sur les flux d’importation et d’exportation de voitures de collection
Les flux d’import/export de véhicules de collection des États-Unis reflètent traditionnellement la place centrale du pays dans le marché mondial des classiques. D’un côté, de nombreux collectionneurs américains importent des voitures européennes, britanniques ou japonaises pour enrichir leurs collections (on pense aux Ferrari vintage, aux Jaguar classiques ou aux sportives japonaises JDM recherchées). De l’autre, les États-Unis exportent également des véhicules de collection américains vers le reste du monde – les muscle cars des années 1960–70, les chevrolets de collection, ou encore des classiques plus récents comme certaines supercars américaines partent vers l’Europe ou l’Asie où ils trouvent preneur. Comment les nouveaux tarifs douaniers impactent-ils ces flux entrants et sortants ?
Importations vers les États-Unis (flux entrants)
Sans surprise, le renchérissement brutal des droits de douane menace de freiner fortement les importations de voitures de collection vers l’Amérique. Pour les collectionneurs américains, chaque transaction internationale devient significativement plus coûteuse. Même avec l’exemption des véhicules de plus de 25 ans (qui restent taxés à 2,5 %), le simple climat d’incertitude douanière a un effet dissuasif. Durant la période de flou avant la clarification officielle, les acteurs du marché se sont préparés au pire scénario. Plusieurs achats en cours ont été suspendus ou reconsidérés par crainte de cette taxe géante. Concrètement, des voitures anciennes en transit fin mars vers les États-Unis – achetées avec l’hypothèse d’un droit de douane de 2,5 % – se sont retrouvées confrontées à une possible surtaxe de dernière minute à l’arrivée. En l’absence de clause de « droit acquis », toute voiture entrant sur le sol américain après la date d’effet se voit appliquer la nouvelle tarification, y compris si la vente et l’expédition ont été conclues avant l’annonce. Un importateur qui attendait une Aston Martin classique ou une Ferrari de collection par cargo a donc dû, du jour au lendemain, budgéter des milliers (voire des centaines de milliers) de dollars de coûts supplémentaires. Cette situation imprévue a mis un coup d’arrêt brutal à ce qui était jusque-là un flux soutenu de véhicules européens et britanniques débarquant chaque mois dans les ports américains (Newark, Los Angeles, Miami…) pour alimenter collections privées, ventes aux enchères et showrooms spécialisés.
À court terme, certains importateurs ont tenté de contourner le problème ou du moins de le différer. Par exemple, il est possible d’utiliser un statut d’importation temporaire (Temporary Import Bond) – souvent employé pour importer une voiture en vue d’une restauration ou d’un salon, sans intention immédiate de vente. Ce statut dispense de payer les droits de douane tant que la voiture ressort du territoire sous 3 ans, mais interdit sa vente durant cette période. Ainsi, au lieu de dédouaner immédiatement le véhicule avec une taxe prohibitive, un collectionneur peut faire entrer sa voiture ancienne sous ce régime en attendant des jours meilleurs. Si les tarifs douaniers devaient être réduits ou supprimés d’ici quelques années, la voiture pourrait alors être réimportée définitivement aux États-Unis depuis un pays tiers (certains envisagent un transit via le Canada) pour acquitter le droit de 2,5 % normal. Bien sûr, cette solution reste contraignante et incertaine, et tout le monde ne pourra ou ne voudra pas la mettre en œuvre. En parallèle, d’autres importateurs accélèrent les démarches douanières et d’homologation autant que possible pour que les véhicules en route soient admis avant l’application des nouveaux tarifs. Malgré ces stratégies d’adaptation, le consensus du secteur est que la hausse des coûts va inévitablement ralentir le flux d’importation. Moins de voitures entreront aux États-Unis, et celles qui le feront coûteront sensiblement plus cher à leurs acheteurs américains.
Un autre aspect à considérer est l’impact sur le marché intérieur américain. Avec moins d’arrivées de véhicules étrangers, l’offre disponible sur le sol américain de certaines catégories de voitures de collection va se contracter. Cela pourrait soutenir la cote des modèles déjà présents aux États-Unis (rareté accrue), du moins pour les automobiles d’exception très recherchées. Par exemple, si beaucoup moins de Ferrari d’époque ou de Jaguar Type E arrivent d’Europe, les exemplaires déjà sur le marché américain pourraient devenir plus chers, protégeant en partie la valeur des collections existantes. Toutefois, cette hausse potentielle des prix domestiques pourrait aussi décourager de nouveaux acheteurs et réduire l’activité globale du marché de la collection. En somme, les importations de voitures de collection vers les États-Unis devraient marquer un net ralentissement, ce qui aura des répercussions sur les prix et le dynamisme du marché américain lui-même.

Exportations depuis les États-Unis (flux sortants)
À première vue, les exportations de voitures de collection américaines vers l’étranger ne sont pas directement taxées par les nouvelles mesures américaines, puisque les tarifs douaniers évoqués concernent l’entrée sur le territoire américain. Un vendeur basé aux États-Unis peut toujours expédier sa voiture vers un acheteur en Europe, au Japon ou ailleurs sans payer de taxe à Washington. Cependant, plusieurs facteurs indirects risquent de perturber également ces flux sortants.
D’abord, il y a la crainte de mesures de rétorsion de la part des partenaires commerciaux des États-Unis. L’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon, le Canada ou le Mexique – tous touchés par les hausses de droits américaines – pourraient décider d’augmenter à leur tour les taxes à l’importation sur les produits américains, y compris les véhicules. C’est le principe du « reciprocal tariff », la réponse du tac au tac : on taxe équivalent ce que l’autre pays taxe. Or, si l’Europe ou le Japon appliquaient de nouveaux droits de douane spécifiques aux automobiles américaines, cela renchérirait le coût d’importation d’une voiture de collection made in USA pour un acheteur étranger. Par exemple, un collectionneur en Allemagne qui souhaite importer une muscle car américaine (disons une Ford Mustang GT de 1965 ou une Chevrolet Chevelle SS de 1970) doit déjà s’acquitter du tarif standard de l’UE (10 % du prix, plus la TVA locale). Si l’UE décidait de porter ce droit à, par exemple, 20 ou 25 % en guise de riposte, la note grimperait d’autant et pourrait dissuader certains acheteurs européens. De même, le Royaume-Uni, qui importe beaucoup de véhicules américains, envisage sa propre réponse : le gouvernement britannique a entamé des discussions avec Washington pour obtenir une exemption aux nouveaux tarifs, l’Amérique étant le deuxième débouché de son industrie automobile nationale. Si ces pourparlers échouent, Londres a laissé entendre qu’une taxe équivalente sur les produits américains, y compris les voitures, n’est pas exclue. Les collectionneurs britanniques intéressés par les Harley-Davidson vintage, les Cadillac des années 1950 ou les muscle cars pourraient donc faire face à des frais supplémentaires si le Royaume-Uni surtaxe à son tour les véhicules américains importés.
Ensuite, l’instabilité et la complexité des échanges actuels peuvent refroidir les acheteurs internationaux de voitures américaines. Même sans nouvelle taxe étrangère, le simple fait que le climat commercial soit tendu incite à la prudence. Certains amateurs européens ou asiatiques préfèreront temporiser leurs achats de véhicules américains, de peur que la situation n’évolue défavorablement durant le transport ou l’immatriculation. Les professionnels qui exportent des classiques depuis les États-Unis (maisons de vente, courtiers, transitaires) ressentent déjà cette nervosité du marché. West Coast Shipping, un important transitaire californien, note que ses clients étrangers s’interrogent : « will [our] overseas customers have to pay more to import U.S. vehicles? ». Tant que le risque de tarifs douaniers additionnels plane, il y a fort à parier que le volume des exportations de véhicules anciens américains va diminuer, ou tout du moins croître moins vite qu’il ne l’aurait fait en l’absence de guerre commerciale.
Enfin, il faut souligner l’impact sur les pièces détachées et composants exportés depuis les États-Unis. Si des collectionneurs étrangers importent des voitures américaines, ils importent souvent aussi des pièces (pour la maintenance de ces véhicules). Or, dans le cadre des représailles commerciales, certains pays pourraient cibler les pièces automobiles américaines. De plus, l’administration américaine a également instauré des tarifs sur l’exportation de certains produits stratégiques. Sans entrer dans le détail, retenons que l’ensemble de la chaîne logistique des véhicules de collection – du véhicule complet aux pièces de rechange – se trouve perturbée par cette nouvelle donne protectionniste. Moins de voitures expédiées, c’est aussi moins de conteneurs de pièces, moins de contrats de transport maritime ou aérien, etc. Des entreprises spécialisées dans le transport de voitures de collection à l’international pourraient souffrir d’une baisse d’activité, que ce soit dans le sens import ou export.
En résumé, le flux transatlantique et transpacifique des voitures de collection, habituellement très dynamique (avec des dizaines de transactions internationales chaque semaine), va connaître un coup de frein. Les importations vers les États-Unis étaient historiquement un moteur (les acheteurs américains ayant profondément alimenté le marché mondial, notamment pour les modèles européens de prestige), mais cette demande risque de se replier. Quant aux exportations de voitures américaines, elles dépendent étroitement de la réaction des partenaires des États-Unis : si la situation dégénère en guerre tarifaire généralisée, l’accès aux marchés européens, britanniques, japonais, etc., pour les vendeurs américains de voitures classiques deviendra plus difficile et coûteux.

Impact sur le marché européen des véhicules de collection
L’Europe, berceau de nombreuses marques mythiques (Ferrari, Porsche, Mercedes-Benz, etc.), entretient de longue date une relation privilégiée avec les collectionneurs américains. De prestigieuses voitures européennes – par exemple une Ferrari 250 GTO, une Lamborghini Miura ou une Mercedes 300 SL « Gullwing » – ont souvent trouvé acquéreur outre-Atlantique à prix d’or lors de ventes aux enchères. Inversement, les Européens sont friands de certaines américaines de collection (des Ford Mustang aux Cadillac Eldorado), même si l’Europe impose déjà depuis longtemps des taxes plus élevées sur l’importation (10 % de droit + TVA). Dans ce contexte, l’instauration de barrières douanières supplémentaires par les États-Unis affecte le marché européen de plusieurs façons.
Baisse de la demande américaine pour les classiques européens : C’est peut-être l’effet le plus immédiat. Les collectionneurs et musées américains ont été parmi les acheteurs les plus actifs sur le haut de gamme européen, contribuant à faire monter la cote de nombreux modèles. Si une Porsche 356 ou une Aston Martin DB5 devient 25 % plus coûteuse à importer aux États-Unis, un certain nombre d’acheteurs américains potentiels vont se retirer du marché ou réduire leurs budgets. Pour les vendeurs européens (qu’il s’agisse de marchands spécialisés, de maisons de ventes aux enchères comme RM Sotheby’s, Bonhams, Artcurial, ou de particuliers), cela signifie moins d’enchérisseurs ou d’acheteurs venant d’outre-Atlantique, et donc potentiellement moins de concurrence sur les prix. On peut s’attendre à un fléchissement des prix pour certains segments du marché européen des classiques, en particulier pour les modèles dont la demande était fortement tirée par l’Amérique. Par exemple, les Jaguar Type E ou Bentley vintage très prisées des collectionneurs américains pourraient voir leur valeur plafonner temporairement en Europe faute d’acquéreurs US pour surenchérir. Les vendeurs pourraient être amenés à réviser leurs attentes à la baisse ou à se tourner davantage vers une clientèle locale ou asiatique pour écouler leurs pièces d’exception.
Surplus d’offre en Europe : Dans la continuité du point précédent, les voitures de collection européennes qui ne partent plus aux États-Unis restent sur le marché local. Cet « excédent » d’offre peut bénéficier aux collectionneurs européens eux-mêmes, qui auront plus de choix et peut-être des opportunités d’achat à des prix un peu plus raisonnables qu’il y a quelques mois. Par exemple, un acheteur français ou allemand à la recherche d’une Ferrari Testarossa ou d’une Lancia Delta Integrale évolutions (deux icônes des années 1980–90 très populaires) pourrait constater que la concurrence américaine est moins agressive, ce qui joue en sa faveur. Cependant, cet avantage pour l’acheteur européen moyen est à relativiser : le segment des voitures de très haut prestige (valant plusieurs centaines de milliers ou millions d’euros) risque de tourner au ralenti si les grands collectionneurs américains se retirent, et les collectionneurs européens ne pourront pas compenser à eux seuls ce manque, surtout en période économique incertaine.
Enjeux logistiques et retards : Le marché européen va aussi sentir l’impact sur la chaîne logistique des échanges de voitures de collection. Moins de voitures expédiées vers les États-Unis, ce sont des conteneurs qui restent à quai et des plannings de transport perturbés. Les compagnies de transport international basées en Europe (qui acheminent des classics vers les ports de New York, de Californie, etc.) vont devoir s’ajuster à une demande en baisse. Certaines expéditions prévues ont déjà été annulées ou reportées. Des voitures européennes qui devaient traverser l’Atlantique au printemps 2025 sont restées dans leurs garages en attendant d’y voir plus clair. Par exemple, plusieurs véhicules historiques européens inscrits aux enchères de Monterey Car Week (Californie) en août 2025 pourraient être retirés du catalogue si les tarifs douaniers ne sont pas supprimés d’ici là. En effet, un vendeur européen ne prendra pas le risque d’expédier sa voiture jusqu’en Californie pour la vendre à perte à cause des taxes d’importation à l’arrivée. On assiste donc possiblement à un affaiblissement des grands événements internationaux reliant l’Europe et l’Amérique (concours d’élégance, ventes aux enchères haut de gamme), du fait de ces barrières commerciales.
Pour atténuer les effets, certains acteurs européens explorent des solutions. On a mentionné l’importation temporaire via le Canada pour acheminer malgré tout les véhicules en Amérique en reportant le paiement de la taxe. Du côté européen, il existe aussi parfois des tarifs réduits pour les véhicules historiques entrant en Europe (certaines voitures de plus de 30 ans peuvent bénéficier d’une TVA à taux réduit de 5 % en France et UK, par exemple). Les professionnels européens espèrent que, dans un scénario de guerre commerciale ouverte, leurs gouvernements défendront les intérêts du secteur de la voiture classique. D’ores et déjà, l’Union européenne fait pression sur Washington pour une exclusion des voitures (anciennes comme neuves) du champ des hostilités commerciales, soulignant que ce secteur de niche n’est pas celui visé à l’origine par la politique américaine.
En conclusion, le marché européen des véhicules de collection pourrait traverser une phase de turbulence : baisse des acheteurs internationaux, ajustement des prix, nécessités logistiques nouvelles. Toutefois, l’Europe dispose d’un marché domestique assez solide de passionnés qui pourrait absorber une partie du choc. Les regards sont tournés vers l’évolution des négociations transatlantiques dans les mois à venir. Si les taxes américaines de 25 % venaient à être levées pour les voitures de collection (ou si l’UE obtenait une exemption ciblée), le marché européen retrouverait rapidement son élan habituel. Dans le cas contraire, une reconfiguration durable des circuits de vente pourrait avoir lieu, avec une Europeanisation accrue du marché (les transactions restant au sein de l’Europe plutôt que de traverser l’Atlantique).

Conclusion
L’instauration par les États-Unis de nouveaux tarifs douaniers sur les automobiles importées – hausse à 25 % en plus du taux de base de 2,5 % – représente un tournant majeur pour l’économie du marché des véhicules de collection. Si ces taxes visent officiellement à protéger l’emploi industriel américain et à réduire les importations de voitures neuves, leurs répercussions collatérales sur le secteur des voitures anciennes sont bien réelles. En l’absence d’exemptions, c’est tout un pan du commerce international des classics qui risquait de s’effondrer, avec des voitures soudain surtaxées de plus de 27 % à l’arrivée. Face à la grogne des passionnés et des professionnels, une exemption spécifique pour les véhicules de plus de 25 ans a été introduite in extremis, évitant le pire pour de nombreuses transactions en cours. Néanmoins, la simple annonce de ces tarifs et les zones d’ombre qui l’entourent (pièces détachées, représailles internationales) ont suffi à perturber durablement les échanges.
Nous avons constaté que les flux d’importation vers les États-Unis ont ralenti, les acheteurs américains se montrant plus frileux ou faisant face à des coûts insoutenables pour rapatrier des modèles emblématiques. De même, les exportations américaines vers l’étranger pourraient souffrir si les partenaires commerciaux augmentent à leur tour leurs barrières douanières – un scénario qui, s’il se concrétisait, pénaliserait les collectionneurs du monde entier en fragmentant le marché autrefois global des voitures de collection.
Géographiquement, les impacts se font sentir de manière différenciée mais convergente. En Europe, la demande américaine en retrait entraîne une offre plus abondante localement mais aussi une pression baissière sur les prix de certains véhicules haut de gamme, tandis que les professionnels ajustent leur logistique et leurs attentes en espérant une issue favorable aux négociations. Au Japon, c’est tout l’essor du phénomène JDM outre-mer qui est remis en question : les modèles nippons, déjà rares, pourraient le devenir encore plus aux États-Unis, et les vendeurs japonais doivent se tourner vers d’autres marchés ou compter sur les collectionneurs domestiques, le tout sur fond d’incertitude économique. Au Royaume-Uni, très dépendant des échanges avec l’Amérique, l’inquiétude est palpable tant chez les vendeurs que chez les acheteurs, mais la robustesse de la scène locale et la mobilisation du secteur offrent des lueurs d’espoir quant à sa capacité de résistance.
En définitive, le marché mondial des véhicules de collection entre dans une phase de volatilité inédite, où les considérations géopolitiques influencent les passions automobiles. Les voitures de collection, biens culturels autant que marchandises, se retrouvent prises dans la tourmente des guerres commerciales contemporaines. Il faudra suivre attentivement l’évolution des négociations entre les États-Unis et ses partenaires : une désescalade tarifaire permettrait de restaurer la fluidité des échanges et de rassurer les acteurs du marché, tandis qu’une surenchère protectionniste pourrait durablement modifier la cartographie du commerce des classics. Quoi qu’il arrive, la passion des collectionneurs, elle, demeure intacte – et nombreux sont ceux qui trouveront des moyens créatifs de continuer à faire vivre leurs rêves automobiles à travers les frontières, même en ces temps de taxes et de turbulences. Les modèles emblématiques – de la Ford Mustang Shelby GT500 à la Ferrari 250 GT California, en passant par la Toyota 2000GT – continueront d’échanger preneurs autour du globe, témoignant que la valeur émotionnelle et patrimoniale de ces véhicules d’exception dépasse les contingences économiques du moment. Le monde de la voiture de collection a traversé d’autres crises par le passé, et nul doute qu’il s’adaptera encore, porté par la passion intemporelle de l’automobile.

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Sources :
Les informations et chiffres de cet article s’appuient sur des déclarations officielles et des analyses récentes d’experts du secteur. Parmi les sources consultées figurent des dépêches Reuters sur l’annonce des tarifs (Trump lance des droits de douane de 25% sur les voitures et les composants importés aux États-Unis : « La libération commence le 2 avril ». Regrets de l’UE – FIRSTonline), des analyses spécialisées (West Coast Shipping, BMW Car Club GB/Magneto) détaillant l’impact sur les voitures classiques (Trump’s 25% Tariff on Imported Cars – Impact on Car Imports & Wholesale Trade) (Trump’s 25 Percent Tariffs on Imported Cars and Parts could impact Classic Cars, too – BMW Car Club GB), ainsi que des réactions d’organisations professionnelles comme la HCVA au Royaume-Uni (Trump’s 25 Percent Tariffs on Imported Cars and Parts could impact Classic Cars, too – BMW Car Club GB). Des exemples concrets ont été fournis pour illustrer les effets attendus, tels que le renchérissement d’une voiture à 100 000 $ importée (de 2 500 $ à 27 500 $ de taxes) (Trump’s 25% Tariff on Imported Cars – Impact on Car Imports & Wholesale Trade) ou le possible retrait de véhicules européens des ventes américaines prestigieuses (Trump’s 25 Percent Tariffs on Imported Cars and Parts could impact Classic Cars, too – BMW Car Club GB). Les tendances évoquées restent à surveiller dans la durée, l’année 2025 devant confirmer (ou infirmer) ces projections en fonction de l’évolution de la situation commerciale internationale. Ce qui est certain, c’est que le sujet mobilise fortement la communauté des collectionneurs, conscients que leur passion peut aussi dépendre de décisions politico-économiques globales. (Trump lance des droits de douane de 25% sur les voitures et les composants importés aux États-Unis : « La libération commence le 2 avril ». Regrets de l’UE – FIRSTonline) (Get your JDM dream car now, because a 25 percent tariff is coming | Japanese Nostalgic Car )